Réconcilier la gauche avec la France : pour une nation enracinée, métissée et apaisée
- Luc Delmont
- 16 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 juin

Les récentes déclarations de personnalités comme Mathieu Kassovitz, parlant des « Français de souche » comme d'une « fin de race », ou Clémentine Autain, déclarant vouloir « éradiquer les électeurs du Rassemblement national », ne sont pas de simples provocations verbales polémistes.
Elles traduisent une vision idéologique plus profonde et inquiétante : celle d'une rupture voulue avec l’histoire, l'identité et le peuple réel de la France.
Dans cette perspective, la culture française est perçue comme fondamentalement oppressive, l’universalisme républicain comme une façade du racisme, et la population historique du pays comme un problème à dépasser, voire à effacer.
Ce rejet frontal de l’héritage commun alimente la fragmentation du pays et conduit à dresser des murs là où il faudrait bâtir des ponts. Il est donc temps de proposer un autre modèle de société, à la fois héritier de l’histoire française et ouvert aux apports nouveaux : un projet d’assimilation-métissage, enraciné, exigeant, et inclusif.
La France ne s’est jamais pensée comme une juxtaposition de communautés. Elle est le fruit d’une construction lente, parfois rude, mais profondément féconde. Ce que nous appelons la France, c’est un territoire, une langue, une culture sédimentée, une histoire de luttes, d’intégrations, de transmissions.
L’assimilation à la française, ce n’est pas l’effacement des différences, c’est l’inscription des apports nouveaux dans un récit commun. Et le métissage, dans ce cadre, n’est pas une table rase : il est un enrichissement structuré, non une dissolution.
La France, comme l’Italie ou l’Espagne, est une nation latine : un peuple politique, uni par un rapport charnel à sa langue, à sa culture, à ses symboles. Ce modèle s’oppose frontalement au communautarisme anglo-saxon, fondé sur la segmentation, la coexistence ethnique, la surenchère victimaire.
Le modèle latin repose sur l’idée qu’on peut devenir Français par la volonté, l’éducation, la culture — et non par le sang ni par l’origine. Ce modèle a fait ses preuves. Il a permis d’intégrer des millions d’Italiens, de Juifs, d’Arméniens, de Kabyles ou de Vietnamiens. Il peut encore, s’il est revitalisé, réconcilier une France inquiète, fragmentée, mais profondément désireuse d’unité.
Opposer les enfants de l’immigration à l’histoire de France est un piège mortel et sans issue pour tous. Insulter les Français enracinés, issus de la France "périphérique", au nom d’une modernité abstraite et désincarnée n'ayant pas de prises avec le réel est une impasse dangereuse. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un peuple nouveau, mais d’un peuple rassemblé. Non d’un pays sans mémoire, mais d’un pays qui transmet, intègre et transforme !
À une époque où le Parti socialiste — autrefois colonne vertébrale de la gauche républicaine — se demande s’il faut s’allier à La France insoumise, il ferait mieux de se rappeler qu’il porta autrefois un projet clair d’assimilation-métissage à la française, dans la tradition républicaine et latine. Ce projet, plus que jamais, pourrait redevenir une boussole pour une gauche qui cherche sa voie dans une société fragmentée.
Le projet d’assimilation-métissage enraciné, fondé sur l’esprit latin, offre une voie juste, forte et durable pour faire de la France non pas une addition de blessures, mais un horizon de fierté nationale partagée.



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