Immigration, assimilation : aider la gauche à sortir du déni
- Luc Delmont
- 1 août
- 4 min de lecture

Sans assimilation, l’intégration est un leurre
Il est temps d’ouvrir les yeux : sans assimilation, il n’y a pas d’intégration. Il ne suffit pas d’être physiquement présent sur le territoire pour appartenir à la communauté nationale. Il ne suffit pas non plus d'agiter des mots creux comme "vivre-ensemble" pour que la cohésion sociale suive. L’assimilation – c’est-à-dire l’adhésion réelle et exigeante à une culture, des valeurs, une langue, un récit commun – est la condition première d’un projet républicain viable.
Mais cette assimilation ne se fait pas spontanément, ni par magie, ni par slogans. Elle suppose des conditions claires, durables, structurantes – à la fois du côté de l’État et de celui des individus. Renoncer à créer ces conditions, c’est organiser l’échec collectif.
Le mythe du “melting pot” naturel : aveuglement suicidaire
Pendant des années, une partie de la gauche a voulu croire à une fiction : que le “melting pot” fonctionnerait tout seul. Qu’il suffirait de faire cohabiter des populations d’origines diverses pour qu’émerge une société harmonieuse, métissée, réconciliée. Cette croyance naïve est non seulement fausse, elle est désastreuse.
Dans les faits, l’assimilation ne fonctionne que si deux conditions sont réunies :
Une maîtrise stricte de l’immigration, pour que les flux restent compatibles avec la capacité d’accueil, d’éducation, d’emploi, de logement.
Des politiques volontaristes d’assimilation, assumées comme telles, qui transmettent un socle commun, une langue, une mémoire, un récit national partagé.
Sans cela, ce que l’on obtient, ce n’est pas l’intégration, c’est la juxtaposition des communautés, le repli identitaire, le communautarisme, et à terme, l’explosion du commun.
Un modèle culturel clair ou le chaos
Assimiler ne signifie pas nier les origines. Cela signifie proposer un cadre culturel clair, lisible, valorisé et attractif. Ce que la France offre – ou devrait offrir – c’est notre latinité :
Une langue, une histoire nourrie par la méditerranée, forgée, quoi qu'on en pense par des valeur d'origine catholiques, un amour du beau et du bon, une culture politique, un rapport à la laïcité, à la liberté, à l’égalité… Ce modèle ne peut pas être flou, honteux ou silencieux. Il doit être assumé, transmis et défendu.
Une société qui ne croit plus en sa propre culture ne peut intégrer personne. Elle devient un terrain vague culturel, offert aux replis, aux idéologies importées, aux radicalismes.
Ce que propose la gauche aujourd'hui sur ces sujets c'est une voie sans issue.
L’école, ou l’échec du commun
L’école de la République ne peut pas être un distributeur neutre de connaissances. Elle est – ou devrait être – une fabrique de Français. Elle doit transmettre le savoir, mais aussi le sens du bien commun, le mérite, l’unité, la langue, la nation.
Quand l’école abdique devant les revendications identitaires, le refus de certains enseignements ou l’indiscipline généralisée, elle cesse d’être un vecteur d’assimilation. Elle devient un amplificateur de séparatismes.
Immigration massive non maitrisée = échec programmé de l’intégration
Aucune société ne peut assimiler des flux migratoires massifs, rapides, mal répartis. C’est une question arithmétique, pas idéologique. Plus les flux sont élevés, moins le lien se crée, plus les groupes se replient, plus les tensions montent.
Ne pas vouloir réguler l’immigration, c’est saboter toute politique d’intégration, et préparer le terrain au choc des identités.
Une égalité exigeante face au laxisme sélectif
L’assimilation suppose des droits, mais aussi des devoirs. Respect des lois, des normes, des institutions. Égalité d’accès à l’école, à l’emploi, à la justice – mais aussi égalité dans les exigences. La République n’est ni un guichet, ni un totem abstrait. C’est une exigence partagée.
Déconstruction, racialisme, fragmentation : la gauche piégée
La gauche universaliste se fait aujourd’hui parasiter par des courants dits "décoloniaux", racialistes, intersectionnels, qui sapent le socle commun, accusent la culture française d’être systématiquement oppressive, et nient jusqu’à l’idée même d’assimilation.
Sous couvert de justice, ces courants instillent le poison de la division, désignent des "dominants" à haïr, réduisent les individus à leurs origines, et attisent la défiance. Ils fabriquent du racisme sous prétexte de l’éradiquer. Et pendant que la gauche s’enferme dans ces dérives, l’extrême droite engrange…
Reprendre le contrôle n’est pas une option, c’est une responsabilité historique
il faut que la gauche sorte de l'idée qu'assimiler c'est dominer. C’est construire une appartenance partagée, faire peuple. la culture française à laquelle ls nouveaux arrivants sont invités à s'assimiler ce n'est pas la "culture des blancs", mais à la latinité, qui est depuis toujours une culture du mélange génétique, un modèle inclusif qui transcende les identités génétiques particulières de chacun.
Refuser l'assimilation, ce n'est pas progressiste, au contraire, c'est refuser le métissage dans un creuset commun, c'est refuser la "créolisation" au sein d'une identité commune partagée.
C'est retourner à un modèle de société basé sur l'appartenance ethnique... Est-ce vraiment cela le projet de la gauche ??
Cela suppose une évolution intellectuelle majeur de la part de la gauche, et viser :
une politique migratoire régulée et responsable ;
une transmission culturelle forte et assumée ;
une école exigeante et structurante ;
une justice égale pour tous, mais ferme dans ses principes ;
un refus clair des idéologies racialistes, qu’elles viennent de l’extrême droite "identitaire" ou de l’extrême gauche "woke".
Il est urgent que la gauche cesse de considérer que parler d’immigration est une trahison morale. Ce réflexe pavlovien ne protège de rien. Il empêche de penser, il empêche d’agir, et il laisse le terrain aux démagogues.
Refuser de réguler l’immigration et de défendre l’assimilation, ce n’est pas "faire barrage à l’extrême droite". C’est, au contraire, c'est enfermer les "forces de gauche" dans l'échec et nourrir les conditions de l'ascension de "l'extrême droite".



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