France : retrouver un récit commun pour éviter sortir de l’affrontement idéologique
- Luc Delmont
- 17 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.

Un climat inquiétant...
L’assassinat de Charlie Kirk aux États-Unis a marqué les esprits bien au-delà des frontières américaines. Cet événement dramatique illustre jusqu’où peut mener la polarisation politique lorsqu’elle dégénère : la diabolisation d’un camp finit par légitimer, dans l’esprit de certains, le passage à l’acte violent.
La France n’a pas encore connu un tel drame, mais certains signes invitent à la vigilance. La montée en puissance d’une extrême gauche violente et intolérante, comme on l’a encore observé lors des manifestations du 10 septembre 2025, ou encore les menaces récurrentes contre des éditorialistes conservateurs, indiquent clairement une dérive inquiétante.
Notre pays ne peut pas poursuivre sur cette voie. Si rien ne change, le pays risque de s’enfermer dans une confrontation idéologique permanente où deux France irréconciliables ne se parlent plus, et finissent par chercher à faire disparaitre l'autre...
Le scénario du pire : deux France qui s’affrontent
Le danger est celui d’un scénario de raidissement. D’un côté, des cercles progressistes, moins nombreux électoralement mais plus radicaux, qui dominent encore les institutions culturelles, médiatiques et universitaires. De l’autre, une majorité de Français qui aspirent à davantage de continuité, d’ordre et de repères identitaires.
Entre les deux, un fossé s’élargit. Les premiers voient dans toute critique une menace « réactionnaire », les seconds ne supportent plus d’être méprisés et caricaturés. Le dialogue se brise, et chacun se replie sur sa bulle, voyant l'autre comme un "ennemi à éradiquer".
Un tel climat ne peut mener qu’à une polarisation toujours plus forte, voire à des violences plus graves et généralisées.
Une alternative : renouer le dialogue
Pourtant, un scénario alternatif existe. Il repose sur un effort partagé :
Du côté progressiste, la reconnaissance que toutes les préoccupations liées à l’identité nationale, à la famille ou à la sécurité ne relèvent pas d’une idéologie d’extrême droite. Elles sont simplement l’expression de besoins profonds d’une majorité de citoyens.
Du côté conservateur, la volonté d’éviter la revanche idéologique et de reconnaître la diversité de la société française. La reconstruction d’un récit collectif ne doit pas être une exclusion, mais une réconciliation.
Ce chemin est exigeant, mais il est le seul qui permette de sortir de la logique de camp contre camp.
La latinité : un socle commun possible
La latinité offre une voie originale pour dépasser ce clivage. Il ne s’agit pas d’un retour nostalgique au passé, mais d’une référence culturelle capable de rassembler le pays :
Elle valorise nos racines gréco-romaines, chrétiennes, humanistes, méditerranéennes.
Elle exprime une identité culturelle et historique, et non une identité ethnico-raciale nécessairement excluante,
Elle concilie enracinement identitaire et ouverture, en inscrivant la diversité dans un cadre commun partagé.
Ainsi, la latinité peut constituer un socle de réconciliation :
Les conservateurs y retrouvent la continuité d’un héritage civilisationnel.
Les progressistes y voient une identité inclusive, compatible avec la diversité contemporaine.
C’est une boussole qui permet de retrouver un langage partagé, capable de dépasser les caricatures et les peurs.
Choisir l’apaisement plutôt que l’affrontement
Les signaux actuels – l’assassinat de Charlie Kirk à l’étranger, la radicalisation d’une partie de l’extrême gauche en France, les menaces contre des voix conservatrices – sont autant d’alertes. Si nous persistons sur la voie de la confrontation, nous courons le risque d’une fracture irréversible entre deux France qui ne se parlent plus.
Mais un autre avenir est possible. À condition que les progressistes acceptent de reconnaître la légitimité des attentes identitaires et que les conservateurs adoptent une démarche constructive, un dialogue fécond peut renaître.
La latinité peut être ce terrain d’entente, parce qu’elle propose une identité collective ouverte, enracinée et inclusive à la fois. Elle offre à la France la possibilité de redevenir non pas un champ de bataille idéologique, mais une civilisation consciente de son héritage et tournée vers l’avenir.



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