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Une France qui assume sa latinité : une voie d’assimilation naturelle pour les Français originaires de l'autre côté de la méditerranée,

  • Luc Delmont
  • 2 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 juin


L’identité profonde de la France ne peut se réduire au mythe gaulois ou à une assimilation de la nation aux peuples du nord de l’Europe. Si ces récits ont pu jouer un rôle historique au 19ème siècle, notamment dans la construction républicaine ou scolaire, ils ne reflètent pas la réalité géoculturelle, ni la continuité civilisationnelle du pays. La France est avant tout une nation façonnée par la Méditerranée, et porteuse d’une culture marquée par la langue, le droit, la religion et les formes sociales latines. Valoriser cette perspective est décisif si l’on veut penser l’assimilation positive et apaisée des Français d’origine maghrébine.



1. Un héritage commun : Romains, Grecs, Phéniciens... et l’espace méditerranéen


La France et le Maghreb partagent une histoire ancienne et structurante autour de la Méditerranée. L’Afrique du Nord a été romanisée tout comme la Gaule. Des villes comme Lyon, Arles, ou Nîmes résonnent avec celles de Carthage, Timgad ou Tipasa. Elles ont partagé les institutions de Rome, ses routes, son droit, ses dieux, sa langue savante et ses valeurs civiques...et même les premiers siècles du christianisme.


Cette mémoire commune latine est profondément enfouie mais réelle. Elle rappelle que l’espace maghrébin n’a pas toujours été un "monde étranger" à celui de la France.



2. Le ciment catholique : une culture partagée, au-delà des religions


La France est fille aînée de l’Église catholique. Mais le catholicisme, au-delà de la foi, a surtout modelé les formes culturelles françaises : le rapport au temps, à la fête, à la communauté, à la beauté, à l’autorité. Or, ces structures culturelles sont beaucoup plus proches du monde arabo-berbère que ne le sont les modèles protestants, calvinistes ou anglo-saxons fondés sur l’individualisme, la rationalité froide, la séparation stricte du temporel et du spirituel.


Il devrait être plus facile pour un Franco-maghrébin de s’approprier la culture française quand celle-ci assume sa latinité et son héritage catholique dans sa forme sociale — conviviale, ritualisée, incarnée — que de s’identifier à un imaginaire présenté selon un mythe "celtique" fondé sur des stéréotypes évoquant plutôt l'Europe du nord (ce qui est en grande partie faux, mais c'est un autre sujet). L’esprit de famille, la chaleur des liens, le goût du symbolique et du sacré : tout cela devrait rapprocher les deux rives de la Méditerranée.



3. Une langue, un droit, une urbanité en partage


La francophonie a été, parfois douloureusement, imposée dans l’espace maghrébin. Mais elle a aussi permis une symbiose linguistique durable. Des millions de Maghrébins lisent, pensent et rêvent en français. La langue française, avec ses racines latines, son raffinement, sa structure logique, fait pont entre les deux mondes. il y a 2000 ans, une langue Romane était déjà pratiquée sur les rivages méditerranéen du Maghreb, 7 siècles avant l'arrivée de la langue arabe.

C’est aussi le cas du droit napoléonien, de l’urbanisme, de l’école républicaine.


Autrement dit, un Franco-algérien ou marocain, héritier de deux rives, ne revient pas à zéro face à la culture française : il en porte déjà des racines communes profondes, même s'il n'en a pas toujours conscience. Il lui est donc plus naturel de s’assimiler à une France latine, qu’à une France perçue comme « nordique, individualiste et froide ».



4. Une fraternité historique à renouer, non à nier


Pendant la colonisation, le récit national a été biaisé, fondé sur la domination plus que sur la fraternité. Mais des combats communs ont aussi existé : soldats nord-africains morts pour la France, penseurs arabo-musulmans francophones, solidarités méditerranéennes. Le défi d’aujourd’hui est de reconstruire une identité commune sans nier les blessures, mais en retrouvant un socle culturel partagé, celui de l’espace latin et méditerranéen.




Redonner à la France son visage latin, c’est ouvrir une voie d’assimilation plus attractive et naturelle aux Français issus du Maghreb. C'est faire comprendre que la couleur et les traits méditerranéens d'Afrique du Nord ne sont pas une barrière pour se sentir pleinement français, au contraire.



Pour la France, renouer avec ses racines méditerranéennes n'est en rien renier son identité profonde : c’est au contraire en retrouver la profondeur historique réelle, une identité forte ou peuvent se croiser César, Vercingétorix et les descendants de Saint Augustin.



La figure centrale de Saint Augustin, théologien Romain d'origine Berbère, nous rappelle que l'identité latine est loin d'être totalement étrangère à l'héritage de l"Afrique du Nord.



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