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Nos AncĂȘtres les Romains (de Gaule)

  • Luc Delmont
  • 12 dĂ©c. 2021
  • 9 min de lecture


Nous l’avons vu dans les articles prĂ©cĂ©dents, une grande partie du territoire Français a Ă©tĂ© occupĂ© pendant plusieurs siĂšcles, entre -800 et la conquĂȘte Romaine, par des peuples de cultures celtiques. Ainsi, par voie de consĂ©quence, une partie du patrimoine gĂ©nĂ©tique des français provient aussi de ces peuples originaires d’Europe centrale.


Peut-on pour autant faire comme s’il n’y avait pas eu d'autres cultures, d'autres peuples avant les celtes ? Doit-on vraiment penser que l'arrivĂ©e des Gaulois sur le territoire de ce qui deviendra la France aurait engagĂ© un processus de « grand remplacement » des multiples populations prĂ©-celtiques prĂ©sentes sur ces terres depuis des millĂ©naires ? et comment pouvons-nous nous permettre de dĂ©finir une gĂ©nĂ©alogie nationale sans prendre en compte les mouvements de populations qui se succĂ©deront aprĂšs Celtes et qui forgeront notre culture, nous lĂšgueront les bases de notre langue, comme c'est le cas des Grecs ou des Romains, ou les structures politiques du pays comme c'est le cas de Francs, des Wisigoths ou des Burgondes ?


Alors, pourquoi s’identifier aux Celtes comme Ă©tant «nos ancĂȘtres » ? Des ancĂȘtres, nous en avons bien d'autres, prĂ©sents depuis plus longtemps pour certains d'entre eux, ou ayant laissĂ© une plus grande marque dans notre identitĂ© culturelle pour d'autres ?


Pourquoi, par exemple, ne pas s’identifier comme Ă©tant les descendants des peuples de premiers agriculteurs originaires du Proche-Orient qui ont supplantĂ© les premiers Homos Sapiens EuropĂ©ens (Cro-Magnon) au nĂ©olithique ? Pourquoi ne pas s’identifier aux Ligures, que nous savons avoir Ă©tĂ© prĂ©sents sur de grandes parties de notre territoire, peut-ĂȘtre mĂȘme jusqu’à la Loire selon certains auteurs antiques. Pourquoi ne pas s’identifier aux Vascons, peuple proche des peuples ibĂ©riques occupant la Gascogne, les PyrĂ©nĂ©es et faisant partie des peuples de Gaule n’ayant jamais Ă©tĂ© culturellement « celtisĂ©s », et nous ayant lĂ©guĂ© la plus ancienne langue encore existante sur notre sol, le Basque ?


Les peuples du nĂ©olithique, venus de mĂ©diterranĂ©e il y a 7000 ans sont aussi « nos AncĂȘtres »,


Pourquoi devrait-on s’identifier exclusivement aux Gaulois Celtes ? Il semble en effet ĂȘtre quelque peu illusoire de chercher Ă  tout prix Ă  identifier Ă  un unique « peuple ancestral fondateur » parmi les myriades de populations qui se sont succĂ©dĂ©es sur nos territoires depuis des millĂ©naires.


Ce qui nous unit en tant que français, ce n’est donc pas d’ĂȘtre descendants des Celtes, ou d’un quelconque autre « peuple originel », quel qu’il soit, mais c’est d’avoir une culture commune. Et cette culture-lĂ , elle nous vient en trĂšs grande majoritĂ© de la colonisation romaine, et non pas des Gaulois Celtes ni des Francs germaniques.


Ce qui unit le peuple Français est sa culture


Le peuple français est nĂ© de l’assimilation au creuset civilisationnel lĂ©guĂ© par les civilisations mĂ©diterranĂ©ennes : Grecque, puis Romaine.


Il est peut-ĂȘtre vrai que pour certains, ayant Ă©tĂ© Ă©levĂ©s dans le mythe d’une France aux racines gĂ©nĂ©tiques fondamentalement « Gauloises », l’idĂ©e que notre le ciment de notre identitĂ© soit de nature purement culturelle, et aucunement liĂ© Ă  une quelconque gĂ©nĂ©alogie particuliĂšre puisse blesser une certaine forme d'orgueil national, d’autant plus que cette culture, originellement, ne provient pas de notre territoire actuel mais de celui de l’Italie.


Pourtant, quand on y pense, le fait de se rattacher Ă  l’idĂ©e que la France serait d'une identitĂ© gĂ©nĂ©tique « Celtique » ne tient pas longtemps, car les Celtes n'Ă©taient pas plus un peuple "autochtone" que ne l'Ă©taient les Romains, et n'ont fait qu'apporter une civilisation, une culture, sur des peuples prĂ©sents bien longtemps avant eux. Celtes et Latins, de notre point de vue, ont autant Ă©tĂ© des peuples colonisateurs. L'idĂ©e vĂ©hiculĂ©e par l'imaginaire populaire que nous serions fondamentalement des Gaulois, peuple prĂ©sent de tout Ă©ternitĂ© en lutte contre les envahisseurs Romain est une falsification historique. En fait, la seule diffĂ©rence Ă©tait que la civilisation Romaine a culturellement supplantĂ© la civilisation Celtique, et que notre langue ainsi de l'Ă©crasante majoritĂ© de notre culture dĂ©rive de Rome, et non des Gaulois.


Affirmer le caractĂšre latin de la France, ce n’est donc pas revendiquer un hĂ©ritage gĂ©nĂ©tique supposĂ© ĂȘtre commun Ă  l’ensemble des Français, mais reconnaitre une approche de l'identitĂ© fondĂ©e sur ce qui nous rassemble, c’est-Ă -dire notre langue et notre ancrage dans une civilisation aux racines mĂ©diterranĂ©ennes qui transcende les gĂ©nĂ©alogies et les histoires familiales individuelles.


Que nous ayons plutĂŽt des ancĂȘtres Vascons, Ligures, Celtes, Germains, BerbĂšres, IbĂšres, Brittoniques, Africains, Asiatiques ou AmĂ©rindiens
 ou en gĂ©nĂ©ral un mĂ©lange de tous ces composants initiaux, peu importe. Ce qui fait de nous des Français ne rĂ©side pas dans des gĂšnes particuliers, mais dans notre culture commune, fille de la RomanitĂ©.


Alors, oui, soyons fiers de considĂ©rer les Romains comme nos ancĂȘtres. Comme nous sommes tous des citoyens français aujourd’hui quelque soient nos origines. Les citoyens Romains Ă©taient Romains, qu’ils soient descendants d’IbĂšres, de Gaulois, de Vascons, de Grecs, d’Etrusques, de Ligures ou de Germains
 La latinitĂ© n’est pas attachĂ©e Ă  une origine ethnique spĂ©cifique. C’est en ce sens que cette approche inclusive de l'identitĂ© collective peut ĂȘtre pertinente dans une France actuelle menacĂ©e par des tentations racialistes et communautaristes induites par l'importation d'une vision trĂšs anglo-saxonne de la sociĂ©tĂ©.


les Francs, l'histoire d'une assimilation


Le rĂ©cit national tel qu’habituellement abordĂ©, en plus de prĂ©senter les Gaulois comme nos ancĂȘtres, fait gĂ©nĂ©ralement commencer l’histoire de France Ă  l’arrivĂ©e des rois Francs en territoire Romain de Gaule du nord. Si cela a tout son sens d’un point de vue politique, les royaumes fondĂ©s par les Francs constituant la base de la structure politique qui allait plus tard donner son nom Ă  notre pays, ceci est assez faux d’un point de vue culturel et civilisationnel.


le RĂŽle politique des Francs fut majeur, mais il fut assez faible en termes d'identitĂ© culturelle et nĂ©gligeable en terme d'impact gĂ©nĂ©tique. Les structures politiques ont souvent jouĂ© un rĂŽle important dans l’ethnogĂ©nĂšse du pays, mais ce qui donne sa particularitĂ©, son Ăąme au peuple c’est sa culture spĂ©cifique. Les Francs ont posĂ© les bases dynastiques du pouvoir royal, mais ils l'ont fait sur une structure politico-culturelle Romaine prĂ©existante, que les nouveau maĂźtres se sont appropriĂ©s. Les Francs, qui Ă©taient dĂ©jĂ  fortement imprĂ©gnĂ©s de culture et de civilisation Romaine avant mĂȘme de prendre le contrĂŽle du nord de la Gaule n’ont pas faire disparaitre l'identitĂ© latine, mais ce sont assimilĂ©s Ă  elle.


La conversion de Clovis au catholicisme marque l’entrĂ©e des nouveaux royaumes dans la continuitĂ© directe de Rome, symboliquement, spirituellement et culturellement. L’entitĂ© politique du territoire a alors eu beau changer de nom, de limites ou de dirigeants, son identitĂ© romaine, elle, s'est poursuivie. Le peuple, quant Ă  lui, mĂȘme sous la domination d’une Ă©lite d’origine germanique a continuĂ© Ă  vivre avec sa romanitĂ©, comme le confirment les descriptions de la sociĂ©tĂ© mĂ©rovingienne par GrĂ©goire de Tours.


Si la France en tant qu'unitĂ© politique s’est bien forgĂ©e autour du bassin Parisien, les français en tant que peuple uni par une culture commune trouve ses racines en mĂ©diterranĂ©e. Le rĂ©cit national tend souvent Ă  occulter ce point, plus ou moins volontairement. Probablement parce que le pouvoir MĂ©rovingien, puis la monarchie française lui faisant suite, se sont implantĂ© au cƓur de la moitiĂ© nord du pays. Ainsi, nos livres d’histoire, se focalisant sur les origines germaniques de l’aristocratie française ont souvent eu tendance Ă  prĂ©senter la France comme un pays fondamentalement nord-EuropĂ©en, qui aurait presque par accident « colonisĂ© » les terres occitanes du sud.


En prenant du recul historique, et en regardant le rĂ©cit national non pas du strict point de vue politique et fĂ©odal, mais du point de vue culturel, on se rend compte que s’est en fait l’exact inverse qui s’est produit depuis l’antiquitĂ©.


Le cƓur culturel de la France se trouve en mĂ©diterranĂ©e


Comme nous l’avons vu dans le post prĂ©cĂ©dent, les principaux apports civilisationnels ont gĂ©nĂ©ralement pĂ©nĂ©trĂ© notre territoire depuis le sud. Que ce soit l’arrivĂ©e de la civilisation agricole du nĂ©olithique, l’implantation de la culture HellĂ©nique ou la fondation des premiĂšres vĂ©ritables villes par les Grecs, rĂ©parties sur le littoral mĂ©diterranĂ©en cinq siĂšcles avant le dĂ©marrage du processus de romanisation.


La premiĂšre Ă©tape de romanisation des rĂ©gions du littoral mĂ©diterranĂ©en prĂ©cĂšde de plus d’un siĂšcle la conquĂȘte du reste de ce que les Romains ont dĂ©cidĂ© d’appeler la Gaule. Dans cet espace mĂ©diterranĂ©en ont Ă©tĂ© implantĂ©s les premiĂšres graines de ce qui allait devenir la civilisation française bien avant la « conquĂȘte des Gaules » par Jules CĂ©sar. Ce point est gĂ©nĂ©ralement mis de cĂŽtĂ© dans l’histoire officielle, en oubliant de dire que la conquĂȘte de la Gaule de -52 s’est essentiellement faite Ă  partir de la Provincia Narbonensis (Provence et Languedoc) avec la participation active des peuples de Gaule dĂ©jĂ  RomanisĂ©s de ces rĂ©gions, ainsi que soutenu par des peuples Gaulois d’au-delĂ  Ɠuvrant en faveur de Rome.



D’une certaine façon, ces rĂ©gions du sud constituent le cƓur culturel de notre nation. Le littoral mĂ©diterranĂ©en ne devrait pas ĂȘtre pensĂ©, comme cela est parfois le cas vu depuis Paris, comme une vaste zone de loisirs estivaux pour vacanciers nord-EuropĂ©ens en manque de soleil, mais comme le cƓur historique de notre identitĂ© ; la base Ă  partir de laquelle les prĂ©misses de ce qui allait devenir la culture française se sont forgĂ©es, avant de s’étendre progressivement en direction du Nord, via la vallĂ©e du RhĂŽne, et le couloir Aquitain.


C’est bien cette culture (gallo)romane originelle, qui est sortie de l’espace strictement mĂ©diterranĂ©en pour s’exporter et prendre souche dans le nord de la Gaule et donner naissance Ă  ce qui va ensuite Ă©voluer vers « la France de langue d’oĂŻl », et non l'inverse.


Durant le moyen-Ăąge, la France s’est constituĂ©e de ces deux sous-ensembles linguistico-culturels : domaine d’oĂŻl au nord et le domaine d’oc au sud. Ces ensembles ont marquĂ© la structure linguistique de notre pays jusqu'au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle.


Mais ne nous y trompons pas, ce ne sont pas que les terres mĂ©ridionales qui ont des racines latines et mĂ©diterranĂ©ennes, mais bien tout l’ensemble du pays. Le domaine d’oĂŻl, bien qu’étendu aux latitudes de l’Europe centrale et Ă©tant en contact avec les confins de l’Europe de langues germaniques, possĂšde bien les mĂȘmes racines culturelles romanes que la moitiĂ© sud, dite "occitane".


De par sa gĂ©ographie, mais aussi de par son architecture, ses accents ou les phĂ©notypes de ses habitants, le nord de la France apparait parfois comme un territoire un peu Ă  part au sein de l’Europe latine.


Les autres territoires, qu’ils soient dans la moitiĂ© sud de la France, dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique ou italienne sont gĂ©nĂ©ralement perçus, en partie Ă  juste titre, comme possĂ©dant un caractĂšre plus typiquement mĂ©diterranĂ©en qui manque au nord de la France.


Cependant, ces diffĂ©rences d’apparence, d’ambiances, semblent en rĂ©alitĂ© d’une nature superficielle ne remettant pas en cause la nature romane du nord de la France. Des influences culturelles celtiques ou germaniques plus importantes donnent une coloration particuliĂšre aux cultures du nord de la France par rapport aux cultures plus mĂ©ridionales, mais sans pour autant effacer leur lien avec la mĂ©diterranĂ©e.


La France est pleinement inscrite dans l'aire linguistico-culturelle romane


Ceci est d’autant plus vrai que dans les autres pays latins d’Europe il aussi existe des variations dans les façons d’habiter (diffĂ©rences d’architecture) et de parler (variabilitĂ© dialectale). Les autres pays latins ont eux aussi connu des invasions celtiques et des dominations fĂ©odales germaniques. La France n’est pas une exception. Toute l’Europe latine ne rentre pas nĂ©cessairement dans le stĂ©rĂ©otype mĂ©diterranĂ©en en sens strict du terme.

La Galice n’est pas l’Andalousie, le PiĂ©mont n’est pas la Sicile, tout comme la Normandie n’est pas le Languedoc ou la Picardie n’est pas la Corse. Pourtant toutes ces diversitĂ©s rĂ©gionales s’inscrivent dans un mĂȘme continuum linguistico-culturel dans lequel les frontiĂšre politiques sont finalement assez arbitraires.


Les cultures françaises s'inscrivent dans le continuum linguistico-culturel de l'Europe de langues Romanes


La langue est le premier Ă©lĂ©ment fondateur de l’identitĂ© du peuple et vecteur des autres pans de son identitĂ©. Depuis le dĂ©cret de Villers-CotterĂȘts, ce dialecte originaire de l’Ile-de-France est devenu la langue officielle de la monarchie, puis de la rĂ©publique française. En tant que dialecte de langue d’oĂŻl, le Français est, comme toute langue latine, issue de l’évolution du latin, ou plus prĂ©cisĂ©ment du latin vulgaire parlĂ© dans les provinces de l’empire.


Au premier abord, les langues d’oĂŻl du nord de la France, dont le français fait partie, semblent se distinguer de leurs sƓurs plus mĂ©ridionales, par une phonologie plus emprunte d’influences Celtiques ou Germaniques.


Cependant, malgrĂ© ces diffĂ©rences phonologiques, l’identitĂ© linguistique de l’ensemble des langues d’oĂŻl reste clairement romane. Le français et l’Italien possĂšdent un taux de similaritĂ© lexicale de 89%, ce qui est le plus haut taux observĂ© entre les principales langues nĂ©o-latines (seul l’Espagnol et le Portugais prĂ©sentent un taux comparable). D’une façon globale, et contrairement aux idĂ©es reçues, en termes de lexique et de grammaire, le français est significativement plus proche de l’italien (souvent regardĂ© comme la langue romane la plus directement issue du latin vulgaire parlĂ© dans l’empire romain) que ne l’est l’Espagnol.

Par ailleurs, la France, ce n’est pas que la langue française, ni les langues d’oĂŻl, c’est aussi, sur la moitiĂ© du territoire, une large dĂ©clinaison de dialectes et de langues romanes distinctes (sans parler des quelques langues non romanes comme le Basque, le Breton ou l’Alsacien) : langues d’oc (ou occitan) au sud et franco-provençal (ou arpitan) dans la rĂ©gion lyonnaise, Catalan autour de Perpignan et Corse dans l'Ile de BeautĂ©.



Cet ensemble de langues et dialectes forment des transitions progressives vers les autres langues latines, vers le Catalan et le Castillan d’un cĂŽtĂ©, vers les dialectes d’Italie de l’autre, dans une logique de continuum linguistique. Bien que peu parlĂ©es aujourd’hui, l’existence de ces langues tĂ©moignent d’une richesse culturelle et d’une palette d’identitĂ©s rĂ©gionales sans ruptures au sein de l’Europe latine.


Les langues occitanes forment d’une certaine façon un pays en soit (40% du pays !), un chainon manquant, une zone de convergence linguistique entre le français, l’Espagnol et l’Italien. L'espace de la France mĂ©ridionale constitue aussi la seule zone de rencontre gĂ©ographique des trois principales nations latines : La France au nord, L'Italie Ă  l'es et l'Espagne au sud.


La France possĂšde la chance inestimable de possĂ©der en son sein, en son cƓur historique le centre de gravitĂ© de l’Europe latine. Or, depuis des dĂ©cennies, nous n'osons plus regarder dans cette direction, car nous restons obnubilĂ©s par le fantasme d'un couple franco-Allemand qui n'existe que dans la tĂȘte de nos dirigeants. La France gagnerait Ă  revaloriser son midi occitan, pour redonner au pays un rĂŽle moteur au sein de cette Europe que depuis Paris, l'on considĂšre trop souvent comme un espace pĂ©riphĂ©rique








 
 
 
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